Chapitre 3 : Agriculture

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Recensement agricole : une photographie précise de l’agriculture bretonne

Le recensement agricole 2020, opération décennale européenne obligatoire, a été effectué au cours de l’année 2021. Il en ressort que la Bretagne reste l’une des premières régions agricoles. À l’image de ce qui est observé au niveau national, la région accuse une baisse du nombre d’exploitations dans la continuité de ce qui est constaté depuis quelques décennies. Elle maintient cependant ses productions animales et végétales et ses surfaces agricoles.
Ainsi, 26 300 exploitations agricoles sont implantées en Bretagne. Depuis 2010, la région a perdu le quart des exploitations, surtout des moyennes. Par contre, la surface agricole utile moyenne par exploitation ne cesse d’augmenter depuis cinq décennies. Moins nombreuses aujourd’hui, les exploitations s’agrandissent : une exploitation agricole bretonne dispose en moyenne de 62 ha, soit 14 ha de plus qu’en 2010 et 29 ha de plus qu’en 2000.

III- 1 DRAAF recensement agricole
III-2 DRAAF surveillance renforcée - peste porcine

Surveillance renforcée de la santé animale et végétale

Tous les ans, lors du passage des oiseaux migrateurs, le virus de l’influenza aviaire réapparaît d’abord dans la faune sauvage puis dans les élevages. En Bretagne, en 2021, 2 cas en faune sauvage et 1 cas en faune captive ont été confirmés et 31 suspicions ont été infirmées.
Concernant les porcs, c’est la peste porcine africaine (PPA) qui menace les élevages bretons. Aux portes de la France, le virus fait peser une menace permanente sur les populations de sangliers et de porcs de l'Hexagone. Tous les ans, une campagne de communication alerte les voyageurs des dangers d’importer des denrées contaminées et appelle à la plus grande prudence.
L'année 2021 a connu plusieurs alertes concernant la présence à un niveau trop élevé de résidus de produits phytosanitaires sur des légumes entraînant des destructions de lots. La rémanence dans le sol de molécules interdites depuis plusieurs années semble expliquer cette présence.

La participation à un plan de lutte renforcé contre les algues vertes

Suite au jugement du Tribunal de Rennes saisi par une association environnementale, des mesures renforcées ont été prises par le Préfet par un arrêté modificatif du 18 novembre 2021. Ces mesures doivent permettre de limiter l’impact des exploitations agricoles sur le phénomène des marées vertes : contrôle des fosses à lisier, mise en place d’un seuil d’alerte des reliquats d’azote dans les sols, bande enherbée élargie, limitation du surpâturage.
Un plan d’action pour chaque bassin versant algues vertes doit être mis en place par les préfets des Côtes-d’Armor et du Finistère. L’ensemble des partenaires locaux (collectivités locales, chambres d’agriculture, coopératives agricoles, associations environnementales…) ont ainsi été réunis à plusieurs reprises pour rédiger ensemble ces plans d’actions qui devront émerger au plus tard au 31 août 2022.

5 ème rang national en pourcentage de surface agricole biologique

Pratiques des agriculteurs : vers moins d’intrants

De nombreuses actions témoignent du virage pris par les exploitations agricoles bretonnes pour la réduction des produits phytosanitaires.
Ces cinq dernières années, l’agriculture biologique s’est considérablement développée (+ 78 %) avec aujourd’hui 3 345 exploitations converties en bio. La Bretagne se situe au 5e rang en France en pourcentage de surface agricole utile en agriculture biologique.
Plus de 600 exploitations sont engagées dans des collectifs d’agriculteurs (groupes Dephy ou « 30 000 ») pour la réduction de l’usage des phytosanitaires avec un financement de l’animation par le programme Écophyto.
Les résultats de vente pour l’année 2020 montrent, dans une comparaison en moyenne triennale, une évolution favorable significative (comparaison des années 2020/2019/2018 avec 2017/2016/2015) aussi bien au niveau national que régional.
En Bretagne, on peut constater la baisse des quantités de substances actives (QSA) vendues sur la comparaison de ces deux cycles de 3 ans pour les QSA hors biocontrôle (-13 %) et sur les produits classés les plus dangereux (-28 %).

Une politique d’alimentation plus concertée

Le 23 mars 2021 le préfet de région et le président du Conseil régional de Bretagne ont installé le comité régional de l'alimentation. Il a réuni plus de 60 participants.
Les échanges riches et nourris entre les participants ont permis d'organiser deux groupes de travail l'un sur le thème de la justice sociale et le second sur le thème de la restauration collective. Ces réunions ont conduit à une meilleure connaissance des acteurs entre eux, l'objectif premier étant en effet d'améliorer les synergies entre les différents acteurs en charge d'une même thématique.

Conforter la sécurité sanitaire et le bien-être animal

 

La souveraineté alimentaire passe par la modernisation des filières pour gagner en compétitivité tout en réduisant leur exposition aux crises sanitaires de demain. Cette modernisation est aussi essentielle pour répondre aux attentes croissantes des Français sur les sujets de bien-être animal et environnementaux et pour préserver l’emploi dans nos territoires.
2,8 M€ ont été investis dans 95 projets bretons pour la biosécurité en élevages pour mieux prévenir les risques sanitaires demain.
Tandis qu’à l’autre bout de la chaîne, l’investissement de 23 M€ dans 19 projets de modernisation d’abattoirs a permis de renforcer l’attractivité des produits français auprès des consommateurs en améliorant encore leur compétitivité et le respect des règles d’hygiènes, ainsi que la prise en compte des sujets de bien-être animal et environnementaux.

2,8 M€
95 projets pour la biosécurité

Enfin, pour accompagner la prise en charge des animaux abandonnés ou en fin de vie, 12 projets de refuges et de stérilisation ont été accompagnés à hauteur de 600 000 €.

III-6 DRAAF sécurité alimentaire

Carte des projets d'abattoirs soutenus par France Relance

23 M€
19 projets de modernisation d'abattoirs

359 km
de haies

Accélérer la transition agroécologique
des exploitations bretonnes

 

Permettre aux agriculteurs d’acquérir des matériels plus performants en matière environnementale, permettant une agriculture plus sobre en intrants et en ressources est une priorité. Dotée de 215 millions d’euros au niveau national, la prime à la conversion des agroéquipements de France Relance a rencontré un succès massif et rapide. Elle permet déjà à 592 exploitants de bénéficier d’une prime à la conversion pour investir dans de nouveaux agroéquipements pour un montant de 8,6 millions d’euros.

Accompagner l’agriculture passe aussi par une aide pour faire face à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. 35 exploitations ont ainsi été accompagnées à hauteur de 275 000 €.

2,3 M€ d’aides ont été accordées pour la reconstitution de haies bocagères et l’implantation d’alignements d'arbres (agroforesterie intraparcellaire) Ainsi, 359 km de linéaire de haies ont été plantées pour favoriser la biodiversité et lutter contre l’érosion des sols.

Enfin, 7 opérateurs ont été agréés en Bretagne pour réaliser des diagnostics carbone afin de réduire les gaz effet de serre et mieux stocker le carbone.

III-8-livret

3,6 M€
pour l'autonomie alimentaire
des élevages

Renforcer la compétitivité des filières agricoles et agroalimentaires

Quatre dossiers de structuration de filière agricole bretonne sont soutenus à hauteur de 1,1 million d’euro. L’objectif est d’encourager le regroupement d’acteurs autour de plan de filières permettant d’allier compétitivité, transition agroécologique, création de valeur et d’emplois ainsi qu’une meilleure rémunération de chaque partie prenante, notamment des agriculteurs.

Afin de réduire la dépendance aux importations de matières riches en protéines comme le soja et améliorer l’autonomie alimentaire des élevages français, le plan France Relance soutient deux projets bretons à hauteur de 3,6 M€. Un projet prévoit la valorisation des protéagineux en alimentation animale et l’autre propose la construction d’une usine de transformation de légumineuses biologiques.

Favoriser l’accès à une alimentation saine, locale et solidaire

Le plan France Relance soutient l’émergence et la structuration de jardins partagés aussi bien par le financement de matériels (outils de jardinage, équipements, plants…) que de prestations de formation, d’animation et d’études. Il s’agit, ainsi, de promouvoir des lieux de vie ouverts à la participation des riverains en lien avec d’autres structures de leur quartier (écoles, maisons de retraites, centres sociaux, commerces de proximités…). 78 projets de jardins partagés sont soutenus en Bretagne avec plus de 600 000 €.
Les projets alimentaires territoriaux (Pat) sont des projets collectifs ayant pour objectifs de relocaliser l'agriculture et l'alimentation et de développer une alimentation durable et de qualité accessible au plus grand nombre dans les territoires en soutenant notamment les circuits courts ou les produits locaux et de qualité, notamment bios, dans les cantines... Ils jouent un rôle capital pour accélérer la transition agricole et alimentaire dans les territoires, en rapprochant les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs. Le plan France Relance a permis de soutenir 35 PAT en Bretagne à la fois dans la création de nouveaux projets et le développement de ceux déjà existants.

Enfin, en synergie avec le déploiement des PAT sur l’ensemble des territoires, plus de 200 petites communes qui ont besoin d’investir pour atteindre les objectifs de la loi Egalim (50% de produits durables et de qualité, dont au moins 20% de produits biologiques dans la composition des repas servis en restauration collective) sont soutenues en Bretagne.

Plus de 200 communes soutenues
pour une restauration scolaire de qualité

78 projets de jardins partagés

La formation agricole, un enjeu majeur

Une conférence-débat a été organisée par la DRAAF au lycée agricole du Gros-Chêne à Pontivy le 7 octobre 2021 avec des acteurs professionnels en présence des cadres de l’enseignement agricole, d’enseignants, formateurs et de 4 classes d’étudiants en BTS. Ce type d'action illustre un des axes du plan « Enseigner à produire autrement pour les transitions et l’agro-écologie » que les établissements mettent en place pour encourager la parole et l'initiative des jeunes sur les questions des transitions et de l'agroécologie.

En 2021 comme en 2020, les effectifs en apprentissage continuent de progresser fortement avec une augmentation de +34,4 % en un an. L'enseignement agricole breton compte maintenant 2 968 apprentis. Les domaines les plus dynamiques sont l'aménagement, la production agricole et l'agroéquipement.

Michel Stoumboff, Draaf, intervient devant les apprenants et les enseignants

III-10 DRAAF - intervention devant les apprenants et enseignants